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DÉBAT | Le CFI a débattu du rôle des journalistes dans la politique d'influence de la France


Le Club France Initiative a débattu le 19 décembre du rôle des médias et des journalistes dans la politique d'influence internationale de la France, avec deux correspondants français à l'étranger : Matthieu MABIN, correspondant de France 24 à Washington (Etats-Unis), et Grégory PLESSE, correspondant de SBS French à Sydney (Australie).

Dans la feuille de route de l'influence qu'il a publiée en janvier 2022, le ministère des Affaires étrangères avait en effet identifié les médias comme un domaine d'action et un acteur de la diplomatie française à l'international, avec pour objectifs de soutenir les médias pour une information internationale accessible, pluraliste et de qualité ; de soutenir la liberté d'informer, la lutte contre les manipulations de l'information et la lutte contre les discours de haine en ligne ; et de faire des médias français le fer de lance de l'information plurilingue en Afrique et dans l'espace arabe et de la lutte contre les manipulations de l'information.

Bien sûr, Matthieu MABIN et Grégory PLESSE considèrent ne pas être "la voix" de la France dans les pays où ils travaillent. Chacun ne porte rien d'autre que sa propre voix, en essayant de raconter le mieux possible l'actualité de leur pays de résidence au public français. Il en va d'ailleurs de la crédibilité de l'information qu'ils produisent.

En revanche, ils estiment incarner un "journalisme à la française". Chacun a reçu une éducation française. Chacun s'efforce d'être aussi indépendant et honnête que possible dans le traitement de l'actualité, en s'assignant l'objectif d'une "subjectivité désintéressée", pour reprendre la formule du fondateur du quotidien Le Monde Hubert BEUVE-MÉRY. Ce "journalisme à la française" se caractérise par une sensibilité particulière pour "angler" l'information, avec la recherche d'une information de qualité, complète, ouverte, mise en perspective dans l'espace et le temps. A la différence des Etats-Unis, par exemple, où le journalisme est davantage "refermé" sur les actualités domestiques et désormais très "partisan" au sens où chaque média cible quasi exclusivement sa "communauté".

Matthieu MABIN et Grégory PLESSE reconnaissent ainsi avoir couvert de façon exceptionnelle "l'affaire Aukus". Traitement dont ils tirent un enseignement. Ils ont d'autant plus couvert cette crise que la diplomatie française avait vigoureusement réagi en portant une voix forte : la France devrait donc concentrer son effort d'influence sur les messages et leur émission. Sans pour autant faire l'impasse sur la réception, en expliquant mieux et en partageant davantage l'actualité française avec tous les journalistes qui la couvrent - correspondants étrangers en France, correspondants français à l'étranger ou journalistes locaux sur place. Sans oublier enfin de donner la parole aux Français à l'étranger, voix de la France dont la mise en valeur peut favoriser l'intérêt des médias locaux.

Pour renforcer la lutte contre la désinformation, il serait selon eux intéressant de développer l'éducation à l'information et aux médias, en commençant par rappeler le distingo avec tout ce qui peut se rapprocher de la communication. Enfin, parmi les indicateurs de l'influence internationale de la France dans les médias, les retombées - tous supports médiatiques confondus - sont une source pertinente.


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